Le Chocolat dans la Peinture

Pâques arrivant, il est de mise d’aborder le sujet de la représentation du chocolat dans la peinture.

Le chocolat fut découvert par des Européens au XVIème siècle après que les hommes de Christophe Colomb aient capturé un canoë contenant des graines noires que les autochtones d’Amérique Centrale utilisaient alors comme monnaie. Plus tard, les Aztèques présentèrent à Cortès leurs cacaoyers desquels ils tiraient une monnaie d’échange mais également de la nourriture. Les Aztèques buvaient alors le chocohlt pour retrouver des forces et la santé. Une fois à la tête de l’Empire Aztèque Cortès envoya du chocolat en Europe afin de faire découvrir cette nouvelle boisson à la cour.

C’est au XVIIème siècle que le chocolat devint une boisson populaire, dans un premier temps à la cour d’Espagne. Brillat-Savarin (Jean Anthelme Brillat-Savarin le gastronome français pas le fromage, gourmands !) écrivit que le chocolat traversa la frontière avec Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII et mère du futur Roi-Soleil. A partir de là, le chocolat fit son chemin en Europe, la cour de France étant la plus prestigieuse, les autres cours souhaitaient alors, elles aussi, pouvoir profiter des vertus de cette boisson exotique et copier la cour française.

L’apogée du Chocolat fut au XVIIIème siècle, la boisson avait alors détrôné le café et le thé dans le cœur des aristocrates européens. Il faut dire que des modifications dans la recette avaient rendu le breuvage plus doux et agréable, remplaçant entre autre l’eau par du lait ou de la crème et ajoutant du sucre et/ou de la vanille dans sa préparation.

On retrouve des représentations du chocolat dans de nombreuses natures mortes réalisées aux XVIIème et XVIIIème siècles. Mais aujourd’hui nous n’en verrons qu’une.

Francisco de Zurbarán, Still Life with Lemons, Oranges and a Rose
Francisco de Zurbarán, Nature Morte avec des Citrons, des Oranges et une Rose, 1633. Norton Simon Museum, Etats-Unis. 

Dans l’œuvre Nature Morte avec des Citrons, des Oranges et une Rose réalisée par Francisco de Zurbarán en 1633, nous avons une toile représentant la féminité. Les citrons étaient symboles de fertilité car les récoltes de ce fruit étaient généralement abondantes. Les oranges dans leur panier sont une allusion au mariage. La rose à côté de la tasse qui contient du chocolat est le symbole de la féminité mais la fleur rappelle également que la boisson sucrée était particulièrement appréciée par les femmes.

Pietro Longhi
Pietro Longhi, Le Chocolat du Matin, 1775. 
Charpentier le Vieux, La Tasse de Chocolat.
Jean-Baptiste Charpentier le Vieux, La Famille du duc de Penthièvre en 1768 ou La Tasse de chocolat, huile sur toile, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

Le Chocolat était également représenté dans de nombreuses scènes de genres baroques au XVIIIème siècle. Nous avons alors la représentation d’aristocrates qui se délectaient de ce précieux breuvage. Pietro Longhi réalisa Le Chocolat du Matin en 1775, Jean-Baptiste Charpentier le Vieux peint en 1768 La famille du Duc de Penthièvre dit La Tasse de Chocolat où nous pouvons voir une des femmes boire un chocolat dans une grande tasse sur la droite de l’œuvre. François Boucher, le peintre baroque par excellence, représenta également en 1739 le chocolat dans son oeuvre Le Déjeuner.

Le Dejeuner Boucher
François Boucher, Le Déjeuner, 1739. Huile sur toile, Musée du Louvre, Paris.

 

Jean Baptiste Leprince, Peur
Jean-Baptiste Leprince, Peur, 1769. Museum of Art of Toledo.

En 1769, Jean-Baptiste Leprince termina Peur, une huile sur toile composée d’une femme dans un lit, peu vêtue, dans une chambre où le mobilier est renversé (ce qui a probablement donné le nom à la toile). Sur la table de chevet nous trouvons deux tasses nous informant qu’une autre personne se trouvait auparavant dans la scène. La chocolatière présente juste derrière les deux tasses est identifiable avec le moussoir qui dépasse de son couvercle, ustensile utilisé pour mélanger le chocolat de manière homogène. C’est ce contenant qui permettait de différentier les boissons que buvaient les aristocrates dans les peintures.

Mais pourquoi ne trouvons-nous pas de représentations de tablettes de chocolat dans les peintures du XVIIIème siècle ? Tout simplement parce que les tablettes de chocolat n’existaient pas. Il faut en effet attendre 1849, et une exposition à Birmingham en Angleterre, pour voir apparaître le «Chocolat délicieux à manger ». Voilà une anecdote à partager ce week-end entre gourmands!

Si le sujet des boissons exotiques vous intéresse vous pouvez également retrouver d’excellentes informations à ce sujet dans les archives de l’exposition Thé, Café ou Chocolat ? L’essor des boissons exotiques au XVIIIe siècle réalisée en 2015 au Musée Cognacq- Jay à Paris.

A bientôt !

Sources pour l’article:

Une réflexion au sujet de « Le Chocolat dans la Peinture »

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