Albert Bierstadt, Les Montagnes Rocheuses

Bierstadt Rocky Mountains

Albert Bierstadt
Les Montagnes Rocheuses, le pic du Lander.
1863
Huile sur toile
186, 7 x 306, 7 cm
Metropolitan Museum of Art, New York

Albert Bierstadt est un peintre allemand particulièrement connu pour ses tableaux de paysages du Grand Ouest Américain. Il avait participé en 1858 au Honey Road Survey Party, une expédition qui avait pour but de trouver une route du Mississippi jusqu’au Pacifique. Durant cette traversée, Bierstadt avait réalisé de nombreuses études à partir des paysages qu’il rencontrait. Le tableau que nous étudions aujourd’hui est une œuvre tirée de ces études et probablement la plus célèbre de toutes ses réalisations.

Le paysage peint dans cette œuvre n’est cependant pas un paysage que Bierstadt avait rencontré durant son expédition. L’artiste a en effet créé ce paysage idéal à partir d’éléments rencontrés au cours du Honey Road Survey Party, n’hésitant pas à transformer certains détails du paysage pour le rendre plus Sublime : la montagne ne vous fait-elle pas penser au Matterhorn  avec son aspect pyramidal ?

Matterhorn in the Rocky Mountains
Bierstadt, Les Montagnes Rocheuses, 1863, détail.

Sa toile fut un véritable succès et inspira de nombreux américains à partir vers l’Ouest. Au XIXème siècle les Américains n’avaient pas la possibilité de voir les paysages de l’Ouest en couleur, les photographies de petite taille existaient en noir et blanc mais le rendu n’incitait pas les gens à partir. Avec son œuvre Rocky Mountains, Bierstadt apportait les couleurs des Montagnes Rocheuses et des paysages de l’Ouest aux Américains de la côte Est, ajoutant en plus, l’idée que les terres à l’Ouest étaient sans fin.

Indians in the West
Bierstadt, Les Montagnes Rocheuses, 1863, détail. 

Et les Indiens dans tout ça ? L’Ouest n’était pas vide, mais comprenait de très nombreuses tribus indiennes qui se partageaient l’immensité de l’Ouest. Bierstadt ne les oublie pas et les représente dans sa toile. D’abord au premier plan, puis au second, un peu plus loin dans la prairie. Ce détail peut vous paraître ridicule, mais cela insistait déjà sur le fait que l’on pouvait déplacer à souhait les tribus qui pouvaient déranger l’installation des nouveaux habitants dans la région. Depuis les années 1830, les Américains utilisaient les Réserves indiennes pour confiner les tribus les plus dérangeantes, laissant libre accès à de nouvelles terres.

La toile est aujourd’hui exposée au Metropolitan Museum of Art à New York et est entourées d’autres paysages grandioses qui avaient probablement inspiré les Américains de l’Est à partir à la conquête de l’Ouest.

A bientôt !

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