Jean-François Millet, Les Meules de Foin: Automne, vers 1874.

En ces premiers jours d’automne, il m’a semblé intéressant de partager avec vous cette oeuvre de Jean-François Millet.

Jean-François Millet, Les Meules de Foin: Automne, vers 1874, huile sur toile, 85 x 110 cm, Conservée au Metropolitan Museum of Art, New-York.

Cette huile sur toile appartient à une série commissionnée en 1868 par l’homme politique alsacien Frédéric Hartmann réalisée sur le thème des 4 Saisons. Millet travaille pendant 7 ans sur ces toiles et ce, suivant les saisons.

On peut suivre l’évolution du travail de l’artiste à travers sa correspondance. On peut lire sur la notice de l’oeuvre au Metropolitan Museum de New York, que le 17 avril 1868 Millet écrit à son ami Alfred Sensier et lui demande alors de commander pour lui quatre toiles mesurant toutes la même dimension (110 x 80 cm) trois préparées avec un fond rose-lilas foncé et une avec un fond jaune-ocre. En février 1873, il promet à Hartmann que la toile du Printemps (aujourd’hui exposée au Musée d’Orsay à Paris) serait terminée au mois de mai suivant et qu’il avait bien progressé sur la toile de l’Automne. La seule toile qui reste incomplète à ce jour est celle représentant l’hiver (La notice du Met pense que c’est la toile Solitude exposée aujourd’hui au Philadelphia Museum of Art même si cette dernière est datée de 1853 – soit bien avant la commission de Hartmann).

Que représente cette toile? Comme beaucoup d’œuvres de Millet, nous avons la représentations d’une scène rurale. Millet est né dans une famille de paysans (bergers et laboureurs), ce sont donc des scènes habituelles pour lui qu’il peint.

Les moutons au premier plan de l’œuvre,

Nous avons au premier plan un troupeau de moutons dont la laine a repoussé depuis la dernière tonte (probablement effectuée au cours de l’été). Ces moutons, broutant l’herbe ou se reposant, guident notre regard jusqu’aux trois immenses meules de foin qui occupent le second plan de la peinture.

Les immenses meules de foin

Quand on compare la taille de ces tas de foin aux paysans qui se trouvent à côté on se rend compte qu’elles mesurent plus de 4 fois la taille d’un homme! La forme des meules de foin est chose commune à l’époque : on peut en retrouver des similaires dans les archives comme cette photographie Chemin de campagne avec meules de foin, prise par Eugène Cuvelier en 1862.

Eugène Cuvelier, Chemin de campagne avec meules de foin, 1862


La scène du tableau de Millet se déroule probablement en fin de journée car l’ombre des meules est basse et la lumière rappelle ces éclairages automnaux de fin de journée quand les feuilles des arbres brillent et prennent une teinte orangée.

Les toits de Barbizon


Enfin en arrière plan, enfin, nous apercevons des toits de maisons de Barbizon, petit village d’Île de France où habite le peintre jusqu’à sa mort en 1875.

La composition proche de la terre, et représentant peu de ciel, rappelle l’œuvre Les Glaneuses réalisée par le peintre en 1857.

Les Meules de Foin, Automne est aujourd’hui présentée au public au Metropolitan Museum de New York.

À bientôt pour de nouvelles découvertes !

Sources:
Haystacks: Autumn, Notice de l’œuvre sur le site du MET, consulté en ligne le 21 Septembre 2020.
Paysages du 19ème siècle sur Gallica consulté en ligne le 21 septembre 2020.
Jean-François Millet, Le Printemps, sur le site du Musée d’Orsay, consulté en ligne le 21 Septembre 2020.

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