Le Bal Bradley-Martin, ou la démesure new-yorkaise de la fin du XIXème siècle.

J’ai parlé la semaine dernière de courges dans l’art, mais je ne pouvais pas passer à côté du thème du déguisement en ce 31 octobre. J’avais abordé il y a quelques mois le bal costumé de Buckingham peint par Louis Hague en 1845, mais aujourd’hui nous allons aborder la démesure américaine avec le bal Bradley-Martin du 10 février 1897.

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Les Bradley-Martin étaient un couple relativement ordinaire jusqu’à ce qu’ils héritent au début des années 1880 d’une somme importante (5 à 6 millions de dollars de l’époque) et intègrent alors l’élite new-yorkaise.

En 1897, les Etats-Unis sont en pleine dépression. Depuis 1893 l’économie du pays va mal à la suite d’investissements infructueux et d’un effet boule de neige. Mais les Bradley-Martin ne s’en sortaient pas trop mal et décidèrent quand même d’organiser la plus grande fête de l’histoire de New-York. Derrière ce projet, monsieur Bradley-Martin avait pour but de stimuler l’économie de la ville en organisant cette soirée à l’aide des costumes, des repas, des décors qui seraient nécessaires pour l’évènement.

Ce n’était pas leur premier essai pour le bal. En 1885, ils avaient été obligés de construire une salle supplémentaire dans leur jardin pour accueillir leurs convives au dîner de la soirée. L’enceinte de cette construction était tellement proche des autres bâtiments que l’assurance força les Bradley-Martin à souscrire une assurance pour l’ensemble du bloc pour la durée de l’évènement.

En 1897, ce sont 1200 convives, tous appartenant à l’élite new-yorkaise, qui furent invités à l’hôtel Waldorf pour la soirée qui coûta 369 000 dollars (près de 9 millions de dollars aujourd’hui). Au final, près de 800 personnes participèrent à la fête costumée. De très nombreuses Marie-Antoinette assistèrent au bal, mais pas seulement, les têtes couronnées du vieux continent étaient particulièrement présents à ce bal. Madame Bradley Martin quant à elle était déguisée en Marie Stuart agrémentée de 200 000 dollars de bijoux ayant appartenu à Louis XVI.

Nous avons quelques informations complémentaires qui illustrent la démesure de la soirée: rien que pour le dîner, 28 plats furent servis et quand on étudie les plats, on se rend compte de la diversité et la finesse des mets proposés.

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L’organisation de la soirée stimula l’emploi temporairement dans la ville : 6000 orchidées furent utilisées pour la décoration demandant l’aide des fleuristes de la ville, de nombreux couturiers furent sollicités pour la création des très nombreux costumes ainsi qu’un important nombre de cochers pour conduire l’élite au bal…

Le bal fut considéré comme scandaleux par le reste de la population. Les journaux transmettaient en détail les innombrables informations sur les repas, les sommes astronomiques dépensées pour la décoration et cela déplut fortement au reste de la population new-yorkaise. Pour éviter tous débordements, les fenêtres de l’hôtel avaient été renforcées pour éviter que des bombes ne soient envoyées dans le bâtiment durant la soirée.

Suite à la soirée et aux dépenses astronomiques allouées à l’évènement le service des impôts de la ville de New-York augmentèrent les taxes des Bradley-Martin, qui quittèrent les Etats-Unis et s’installèrent à Londres pour la fin de leur vies !

À bientôt pour de nouvelles découvertes !

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