La ville de Seattle et ses musées : Le développement économique de la ville et son lien avec les musées

L’article qui suit provient de mon mémoire universitaire rédigé en 2016. Afin de réaliser mes recherches, j’ai passé un an à l’Université de Washington (Seattle) où j’au pu étudier mais aussi avoir accès aux archives du Burke Museum, de la Henry Art Gallery et une partie du Seattle Art Museum.
Pour ce qui est des dates de publication des articles à venir, c’est par ici.

Pike Place Market dans les années 1970.

Les conséquences des crises économiques pour les musées

Beaucoup de crises, essentiellement financières, ont touché les Etats-Unis au cours du XXème siècle. La ville de Seattle n’a pas vécu ces crises comme dans le reste du pays. La première crise financière qui touche l’Amérique, durant notre période d’étude et qu’il est intéressant de citer, est la crise de 1929. Elle marque beaucoup plus les Etats-Unis que les deux guerres mondiales (236).  Cependant, la région Nord-Ouest du pays n’est pas autant affectée par les changements puisque la région n’avait pas réellement prospéré au cours de la décennie précédente, elle n’avait donc pas autant à perdre que les autres états (237). Cela explique probablement pourquoi les divers musées de Seattle ne mentionnent jamais cette crise dans les divers rapports annuels. Ils se développent au contraire, au cours de cette période, construisant de nouveaux bâtiments, accueillant de nouvelles expositions, répondant à la demande et comblant le manque de culture dans la ville. La Grande Dépression de 1929 n’en est pas une pour les musées de Seattle. La Henry Art Gallery était dépendante de l’Université de Washington donc elle n’avait pas à trouver par elle-même les fonds nécessaires pour fonctionner. Même si aucune exposition ne fut organisée en 1929, la galerie présenta 3 expositions en 1930 et 2 en 1931 (238). Pour ce qui est du Seattle Art Museum, le début de la construction du musée fut annoncé en plein pendant la crise et malgré les difficultés financières que rencontrait le pays, la famille Fuller continuait d’acheter des œuvres pour ses collections. 

À la sortie de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis font une fois de plus face à une crise financière et sociale puisque le taux de chômage augmente grandement dans tout le pays suite à la chute de production dans les usines et au retour des troupes d’Europe. Cependant, une fois encore la ville de Seattle ne réagit pas de la même manière (239). Des ajustements dans les entreprises ont permis de maintenir un nombre d’employés relativement important. Les femmes qui avaient remplacé les hommes dans les usines retournèrent dans les maisons et enfin une partie des soldats ayant combattu profitèrent de la G.I. Bill pour étudier à l’université et ne retournèrent pas tout de suite sur le marché du travail. Les musées de Seattle s’en sortent relativement bien, les fonds s’améliorent, le nombre d’adhérents augmente, les expositions sont nombreuses, variées et attirent toujours plus de visiteurs, et n’hésitent pas à aborder des sujets polémiques tels que le Japon en 1953, après les tensions vécues durant la guerre (240)… Une fois encore, nous ne pouvons guère parler de crise touchant les musées. 

Panneau à Seattle dans les années 1970 suite aux crises rencontrées par Boeing.

Les difficultés arrivent cependant dans les années 1970, la première crise du pétrole fait beaucoup de dégâts dans un pays où la consommation en essence des voitures était supérieure au reste du globe. La région de Seattle fut touchée par une vague de licenciements dans les usines Boeing qui se trouvaient alors en difficulté pour préparer le fameux Boeing 747 (241). Avec ces difficultés salariales dans la région, il était donc plus compliqué d’obtenir des membres dans les musées. Mais ces années correspondent également à une période de grands changements pour les divers musées de Seattle. Le Burke Museum annonce dans le rapport annuel de 1971-1972 des soucis financiers suite aux coupures de budget imposées par l’université dont il dépend. Cela a entrainé des restrictions budgétaires mais également des licenciements au sein de l’équipe du musée, des baisses de fonds pour la recherche mais le maintien du département des expositions car c’était cela qui faisait réellement vivre le musée auprès des habitants de la ville (242). La Henry Art Gallery, qui change de directeur, traverse dès le début de l’année 1970 une crise identitaire et souhaite se concentrer uniquement sur l’art contemporain demandant par la même occasion des fonds et la construction de plus d’espace afin de pouvoir réaliser ces changements(243). La lettre de huit pages envoyée par le directeur de la galerie au doyen du département des Arts de l’université explique les motivations pour un tel changement. On les retrouve aussi dans le rapport annuel de 1970. Besoin de plus d’espace car les petites dimensions de la galerie empêchaient certaines acquisitions ou dépôts d’œuvres, la volonté de se diversifier, de se spécialiser aussi sur certains points et intégrer des espaces où les projections seraient possibles, tous ces éléments devaient permettre un meilleur développement de la galerie (244). Même si l’université semblait d’accord pour l’augmentation de la surface de la galerie, les travaux d’agrandissement seront effectués beaucoup plus tardivement, en 1991. 

Pour ce qui est du Seattle Art Museum, les années 1970 sont synonymes de difficultés. Richard Fuller décide de prendre sa retraite en 1972 après quarante ans en tant que directeur du musée. Le Seattle Art Museum doit alors faire face à une période de déficit et à un grand nombre de changements au sein de la direction de l’institution. Les difficultés de la région, en ce qui concerne les emplois, impactent aussi le nombre des adhérents et donc sur le montant des ressources du musée.  Auparavant, quand le musée se trouvait en difficulté financière, Richard Fuller, ou sa mère avant lui, faisaient don de la somme manquante afin de laisser le musée dans le positif (245). Mais après son départ et sa mort peu de temps après, le Seattle Art Museum doit trouver un moyen de se stabiliser financièrement. Des comités sont alors créés pour prévoir sur le long terme l’avenir du musée et ses finances. Pour ce qui est de la direction, une fois Richard Fuller retraité, il fut nommé directeur émérite, et conservait un droit de regard sur les actions du musée. À son décès, en 1976, nous observons des changements dans les rapports annuels. Tout d’abord, nous passons en 1976 d’une brochure esthétique avec des photographies des collections envoyées aux adhérents à un simple dossier imprimé sur des feuilles blanches conservées pour les membres de l’administration (246). Ensuite, en étudiant le personnel de direction, il est intéressant de voir que le nombre de vice-présidents avait doublé. En effet, quand Richard Fuller était directeur, deux vice- présidents se partageaient la tâche, mais dès la retraite de Richard Fuller en 1972, le nombre de vice président double passant à quatre, voire même à cinq personnes suivant les années. Le nouveau personnel de la direction était-il alors moins efficace ? Avait-il plus de responsabilités que lorsque Richard Fuller était directeur ? Les membres de la direction avaient-ils d’autres obligations à côté leur imposant le partage des fonctions du musée ? Il est possible que cette dernière question représente le plus la situation, de plus la situation financière de la ville devait les obliger à garder une sécurité et donc à prendre moins de risque sur le musée qui était alors en déficit. Par la suite, dès 1977, le Seattle Art Museum décide d’investir certains de ses fonds dans des projets de la région afin de pouvoir par la suite réinvestir pour son propre développement (247). Enfin, les rapports annuels deviennent beaucoup plus synthétiques. Il n’y a plus de longs discours de la part des différents départements, uniquement des résumés de leurs projets, leurs réussites, le nombre de visiteurs… Le Seattle Art Museum sort de la crise en 1978 avec l’exposition « Les Trésors de Toutankhamon » (248), exposition itinérante proposée par le Metropolitan Museum de New York, qui accueillit près d’un million trois cent mille visiteurs en quatre mois (249), faisant de cette exposition une des plus réussies de l’institution (250).  Permettant aux finances du musée de redevenir positives sur le long terme. Il faut dire que les expositions sur Toutankhamon avaient déjà à l’époque un succès impressionnant comme nous pouvons le constater au Petit Palais de Paris en 1967, qui accueillit au cours des cinq mois de présentations plus d’un million deux cent mille visiteurs (251). 

Entrée de l’exposition Les Trésors de Toutankhamon en 1978.
Parade organisée dans le cadre de l’exposition Les Trésors de Toutankhamon à Seattle en 1978.

Ces crises américaines n’ont donc pas touché uniformément les différents musées de Seattle. Si les premières crises de 1929 et de la sortie de la seconde guerre mondiale, ont relativement épargné la culture dans la ville, la crise de 1970 s’est heurtée à d’autres crises internes aux musées rendant la période compliquée pour le développement et les finances de ces institutions. Une dernière crise toucha les musées au début des années 1980 avec la seconde crise du pétrole, mais leur mention est quasiment absente des rapports annuels des principaux musées qui alors cherchaient à s’agrandir et à créer de nouveaux locaux pour accueillir leurs collections et leurs visiteurs. De nouvelles entreprises en informatique, telle que Microsoft entre autre, se sont installées à Seattle et vont aider les musées à se développer. 

Liens et associations avec les entreprises

La région de Seattle s’est grandement développée dans les années 1940 et cela en partie grâce aux usines de construction Boeing qui se trouvaient alors autour de la ville, mais également grâce aux les chantiers de construction navale. La guerre demandant toujours plus d’avions et de bateaux, ensuite envoyés en Europe et en Asie, l’économie locale profitait du nombre important de commandes et donc de besoin en main d’œuvre. Les musées de la ville de Seattle ont donc à plusieurs reprises mis en avant les industries locales, celles qui développaient la région, profitant ainsi de l’élan économique et patriotique. 

En 1943, le Seattle Art Museum présenta trois expositions importantes dans ses galeries liées aux entreprises locales (252). La première concernait la construction de navires. L’exposition fut accessible aux visiteurs du 5 mai au 12 septembre 1943, durée relativement longue quand on sait que la majorité des galeries étaient changées tous les mois dans le musée. L’exposition présentait des maquettes et des photographies de navires, principalement des clippers, et avait pour but de mettre en valeur le travail réalisé par les ouvriers qui avaient créé ces navires (253). La construction navale fut à nouveau célébrée à la fin de l’année 1943 avec l’exposition « Bateaux pour la Victoire » (Ships for Victory). Une fois encore le musée utilisait l’exposition comme moyen de propagande, essayant d’attirer le plus de gens pour travailler dans les chantiers navals. Il faut dire que les usines se sont améliorées au cours de la guerre et pouvaient construire des navires beaucoup plus rapidement : soixante-douze jours pour construire un navire dans les années 1942 dans la région du Nord-Ouest des Etats-Unis et à la fin de la guerre uniquement dix jours étaient nécessaires. Cela demandait donc de la main-d’œuvre et les entreprises essayaient d’obtenir des ouvriers par tous les moyens : journaux (254), radio et musées. Le Seattle Art Museum ne le cache pas et indique dans son rapport annuel de 1943 que ces expositions sur les navires avaient pour but de stimuler l’ambition des travailleurs dans les chantiers navals et d’amener plus de main-d’œuvre (255).  La dernière exposition liée à une entreprise locale concerne Boeing. Fondée en 1916 à Seattle, la compagnie profita des demandes de la guerre et du développement des technologies pour devenir une des entreprises les plus prospère des Etats-Unis. En 1943, l’entreprise était capable de livrer un Bombardier B-29 en cinq jours et à la fin de la guerre, ils construisaient six nouveaux avions chaque jour. La compagnie avait tellement besoin d’ouvriers que déjà en 1942 près de 80% de ses employés étaient des femmes (256). Mais le manque de main-d’œuvre était constant. Là encore ils sollicitèrent le Seattle Art Museum afin de mettre en avant le travail des ingénieurs de leurs usines, et ce afin d’aider à recruter des ouvriers au cours de l’automne 1943, quand les demandes étaient au plus fort (257). Pour attirer les visiteurs, Boeing demanda à James Guerney Miller, peintre de la région, de réaliser une peinture murale dans la galerie centrale du musée et l’exposition fut présentée au public du 25 août 1943 au 31 janvier 1944 (258). Les collaborations avec Boeing continuèrent après la guerre, nous observons la réalisation de diverses expositions réalisées avec Boeing dans la seconde moitié du XXème siècle. En 1945, du 7 février au 4 mars, le musée présenta des illustrations et des œuvres des Beaux-Arts réalisées par des artistes de Boeing (259). Du 9 août au 1er septembre 1957, le Seattle Art Museum exposa des peintures d’art publicitaire réalisées par Marshall Simpson et Roslynn Middleman, deux artistes aujourd’hui inconnus (260). Et enfin, en décembre 1967, ce sont des œuvres réalisées par des employés de Boeing qui furent accrochées dans les galeries du Seattle Art Museum (261). Ces expositions étaient toujours organisées en partenariat avec l’entreprise quand cette dernière rencontrait des soucis pour trouver des employés ou alors suite à des périodes de crises et quand le géant de l’aéronautique souhaitait redorer son image auprès des habitants de Seattle (262). Ce qui est cependant intéressant de noter, c’est que ces expositions étaient uniquement présentées au Seattle Art Museum, et non à la Henry Art Gallery, alors que l’entreprise aurait pu trouver des étudiants motivés et diplômés pour travailler dans ses usines. Il se peut que cela soit un choix délibéré de la part de l’université afin de garder ses étudiants concentrés, mais également éviter de perdre plus d’étudiants sur le campus entre ceux partis à la guerre et ceux qui avaient abandonné leurs études pour travailler. À la sortie de la guerre, il y a aussi deux expositions qu’il est utile de nommer : une sponsorisée par Pepsi-Cola et l’autre par la compagnie du Pétrole de Californie (263).  Les deux entreprises utilisaient les expositions afin de se faire connaître dans la région, n’hésitant pas pour l’inauguration à offrir les rafraîchissements aux visiteurs pour le cas de Pepsi-Cola ou bien à présenter les dernières campagnes publicitaires pour l’autre. Ces aides pour diversifier les expositions ne durèrent cependant pas longtemps. Mis à part Boeing, peu d’entreprises proposeront par la suite de sponsoriser des évènements culturels, ces dernières préférant faire des dons aux institutions plutôt que d’organiser des expositions compliquées et coûteuses. 

Le Seattle Art Museum obtenait chaque année de nombreux dons de la part de particuliers qui souhaitaient améliorer le musée, participer à l’achat d’objets d’art, mais des entreprises locales participaient aussi et donnaient au Seattle Art Museum. Il y a, dans la première partie du XXème siècle, une évolution dans les donations réalisées par des entreprises locales et régionale à l’institution. En 1938, la liste des adhérents comprend pour la première fois les noms des entreprises et des particuliers qui avaient fait des dons au musée durant l’année. Les trois entreprises donatrices marchaient alors très bien dans la région : Frederick and Nelson, une grande surface propre à la région de Seattle alors en pleine expansion, la Metropolitan Building Company, constructeur immobilier dans une région où les logements étaient nécessaires et la Standard Oil Company of California, une compagnie pétrolière située aussi dans l’état de Washington (264). Deux ans plus tard, en 1940, le rapport annuel du Seattle Art Museum ajoute, avant la liste des adhérents et donateurs du musée, un petit paragraphe indiquant que les dons étaient exempts de taxes et qu’ils n’entrainaient pas de frais de succession, motivant par ce fait certains dons qui n’auraient pas été réalisés auparavant (265). En 1943, alors en plein conflit mondial, les donations réalisées par des entreprises locales au musée étaient présentes et diverses. Le Bon Marché, le Seattle Post-Intelligencer, la Standard Oil Company of California ont donné des fonds au musée. Cependant en comparant les diverses donations obtenues par le musée, il est alors clair que les donations personnelles étaient plus abondantes (266).  Les dons faits par des entreprises se firent de plus en plus nombreux et en 1945, une nouvelle partie apparaît dans le rapport annuel, la liste des entreprises qui ont donné au Seattle Art Museum (267). La liste est alors organisée suivant l’importance des dons réalisés. Les dons annuels allaient de cinq à cent dollars par an et permettaient au musée d’être le plus indépendant possible des fonds des Fuller. Parmi les entreprises adhérentes, on retrouve: Nordstrom’s un grand magasin originaire de Seattle, aujourd’hui présent sur l’ensemble du territoire américain, ou encore le Junior Boot Shop, une petite boutique de Seattle. Toutes les entreprises pouvaient donc devenir membre, il n’y avait pas de restriction. Il y a aussi plus de détails sur les donations qui avaient été faites au Seattle Art Museum en 1945. Au total, 1760$ avaient été donnés au musée par diverses entreprises en plus des adhésions et là encore nous observons tous types d’entreprises et divers montants. De petites boutiques de mode comme Helen Igoe qui avait donné 10$ au musée jusqu’à la Compagnie de Navigation du Puget Sound qui elle avait donné 500$. Ces dons continuèrent à être indiqués dans les rapports annuels jusqu’en 1969 (268). Là, nous pouvons observer le nombre important d’entreprises qui aidaient annuellement le musée par des dons. Plus de 330 entreprises de la région donnèrent au Seattle Art Museum en 1969 et une fois encore tous types d’entreprises sont présents. Après cette date, les informations sur les adhérents sont réduites, leur nombre devenant trop important, les registres indiquaient uniquement les adhérents qui donnaient ou avaient donné entre mille et plus de cinquante mille dollars au Seattle Art Museum, les entreprises n’étaient plus citées. Une fois encore, les liens entre les entreprises locales et les musées sont illustrés par le Seattle Art Museum. En effet, puisque le Thomas Burke Memorial Washington State Museum et la Henry Art Gallery étaient dépendants de l’université, les entreprises devaient donner à l’université qui ensuite transférait les dons aux musées, les dons directs d’entreprises n’étaient pas mentionnés dans les rapports annuels des musées disponibles dans les archives, puisque ces derniers étaient pour le directeur de l’université qui était déjà au courant des dons les plus importants réalisés à l’université. Les entreprises qui avaient donc pu prospérer suite à la seconde guerre mondiale aidèrent donc le développement des musées de la ville comme ils le pouvaient. Il faut dire qu’aider à développer la culture dans cette région si excentrée du reste des Etats-Unis pouvait pourquoi pas amener plus de touristes et donc des consommateurs dans la région favorisant le développement des musées mais également des entreprises locales. Aujourd’hui, il est courant de voir des avantages pour les employés de certaines entreprises de la région de Seattle qui ont aidé à un moment ou un autre le développement des musées et des galeries. Par exemple, nous avons pu observer que les employés de Microsoft ont le droit à une réduction des prix d’entrée au Museum of Flight de Seattle, cela permet donc au musée d’avoir plus de visiteurs et aux employés de l’entreprise d’avoir plus de distractions dans leur région. Ce qui est cependant surprenant c’est que les employés ne sont pas au courant de ces avantages et que beaucoup ne sont absolument pas intéressés par la culture (269). Même si aujourd’hui les entreprises n’ont plus besoin du musée pour se faire connaître, les musées n’ont jamais été aussi dépendants de ces dernières qui leur permettent de fonctionner et d’organiser des expositions sponsorisées. 

Les différents évènements qui touchèrent la région de Seattle au cours du XXème siècle ainsi que la position géographique de la ville aux Etats-Unis impactèrent le développement des musées dans la ville. Le rôle de la culture au début du siècle, la protection des œuvres d’art durant la seconde guerre mondiale, l’importance grandissante du patriotisme avaient incité les gens à visiter régulièrement les musées afin de pouvoir aider leur pays à leur échelle. Les retards dans l’ouverture des musées et dans les collections – comparés au reste du pays – avaient forcé une spécialisation des musées et un rapprochement avec l’Asie, et l’éloignement des grands centres culturels les a poussé à créer leurs propres expositions itinérantes. Enfin, les liens construits progressivement avec les entreprises locales se sont renforcés avec les donations toujours plus importantes et les sponsorisations d’expositions qui ont rendu les musées dépendants de ces entreprises actuelles. Les entreprises ont amélioré les musées mais cela n’empêche pas les institutions de trouver d’autres solutions pour obtenir plus de fonds, et aujourd’hui le moyen le plus simple d’obtenir des subventions reste le service des publics. 

SOURCES:
(236) Jacques Portes. Histoire Des États-Unis De 1776 À Nos Jours (Paris: A. Colin, 2010), p. 192.
(237) Carlos A. Schwantes. The Pacific Northwest: An Interpretive History (Lincoln: University ofNebraska Press, 1989), p. 381.
(238) Archives de la Henry Art Gallery, Dossier Expositions du musée, University of Washington Special Collections.
(239) Carlos A. Schwantes. The Pacific Northwest: An Interpretive History (Lincoln: University of Nebraska Press, 1989), pp. 422-423.
(240) Exposition of_icielle organisé e par le Japon. Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1953, 1954, pp. 6-7.
(241) Carlos A. Schwantes. The Pacific Northwest: An Interpretive History (Lincoln: University of Nebraska Press, 1989), pp.446- 447.
(242) Thomas Burke Memorial Washington State Museum, The Tenth Annual Report of the Thomas Burke Memorial Washington State Museum, University of Washington, 1971- 1972, 1972, p. 5.
(243) Henry Art Gallery, Henry Art Gallery Annual Report 1970, pp. 12- 13. 244 Henry Art Gallery, Henry Art Gallery Annual Report 1970, pp. 16- 27.
(245) Information obtenue auprès de Traci Timmons, documentaliste au Centre Documentaire et bibliothèque du Seattle Art Museum., Echange réalisé le 10 mai 2016 au SAM.
(246) Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1975- 1976, 1976. Et Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1976- 1977, 1977.
(247) Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1976- 1977, 1977, p. 20.
(248) Même titre d’exposition que celle de 1962, seulement dans ce cas c’était le Metropolitan Museum de New York qui avait prêté des objets alors qu’en 1962, c’était le Smithonian Institute.
(249) Exposition qui avait été présentée au public seattélite du 16 juillet au 15 novembre 1978. Seattle Art Museum, Seattle Art Museum, Annual Report 1978- 1979, 1979, p. 4.
(250) Ibid., pp. 2-4.
(251) Vincent Casanova, « Les grandes expositions : Toutankhamon et son temps » INA, Jalon Version découverte. Consulté en ligne le 30 août 2016 : http://fresques.ina.fr/jalons/fiche- media/InaEdu01280/les-grandes-expositions-toutankhamon-et-son-temps.html
(252) Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1943, 1944, pp. 24- 25.(253) Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1943, 1944, p. 5.
(254) Le nombre d’annonces de recherche de main-d’œuvre passe de 28631 en 1940 à 252515 en 1943 dans le Seattle Times. Carlos A. Schwantes. The Pacific Northwest: An Interpretive History (Lincoln: University of Nebraska Press, 1989), p. 415.
(255) Traduit de : « Although it was presented as a tribute to the engineers, to the essential army of workmen and to the gallant air- men, it was intended to aid in the recruiting of employees which in the autumn were so vitally needed. » Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1943, 1944, p. 5.
(256) Carlos A. Schwantes. The Pacific Northwest: An Interpretive History (Lincoln: University of Nebraska Press, 1989), p. 415.
(257) Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1943, 1944, pp. 4-5.
(258) Ibid., pp. 24- 25.
(259) Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1945, 1946, p. 17.
(260) Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1957, 1958, p. 16.
(261) Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1967, 1968, p. 19.
(262) En France, ce genre d’exposition n’était pas possible, les musées appartenant à l’état, les coopérations avec des entreprises afin de mettre ces dernières en avant était et est toujours impensable. Les entreprises peuvent participer à l’achat d’œuvre à travers des cercles de mécènes mais pas se mettre en avant.
(263) Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1946, 1947, p. 24.
(264) Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1938, 1939, p. 33.
(265) Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1940, 1941, p. 25.
(266) Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1943, 1944, p. 40.
(267) Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1945, 1946, pp. 39- 40.
(268) Seattle Art Museum, Seattle Art Museum Annual Report 1969, 1970, pp. 78- 81.
(269) Informations obtenues auprès d’employés de Microsoft et Amazon à Seattle au cours de l’année 2016.

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